Avec des nuances brillantes de rouges, de verts, de violets et de jaunes, posées dans le pinceau vacillant typique de l'impressionnisme, Gustave Caillebotte a capturé le thème résolument moderne des loisirs raffinés.
Dans « Les Orangers », Martial, le frère de Caillebotte, et leur jeune cousine Zoé, tous deux élégamment vêtus, se détendent dans le jardin aux allures de parc de la villa familiale à Yerres, aux portes de Paris. Le tableau contient tous les éléments de base du style moderne. La scène ensoleillée, avec la chaleur estivale presque palpable rayonnant sur l’allée du jardin, a très probablement été peinte à l’extérieur. Les coups de pinceau courts et sommaires incarnent le désir de Caillebotte de capturer un instant fugace, cet instant avant que la lumière ne change et que la sensation de calme et de repos délicieux ne soit perturbée.
Pourtant, même ces aspects impressionnistes n’expliquent pas pleinement le caractère saisissant des « Orangers ». Inspiré par la photographie, les estampes japonaises et l’esthétique des boulevards nouvellement construits par le baron Haussmann et des immeubles d’habitation uniformes du Paris moderne, Caillebotte a exploré une nouvelle façon de voir et de transposer cette vision sur un plan bidimensionnel. |