Dans la Nature morte au pichet, Matisse se réfère à l’œuvre de Chardin en optant pour une juxtaposition claire et statique des objets. La rigueur du plan rectiligne de la table est contrebalancée par la courbe des objets et l’arrondi des fruits.
Bassine d’étain, bouteille en verre noir, pot en argent, fruits et couteau sont disposés de manière aérée sur la table.
Matisse se plaît à rendre la diversité des matières et leurs qualités respectives. La lumière qui vient de la gauche éclaire fruits et pichets dont les reflets s’accordent et se renvoient dans une harmonie chromatique qui lie les objets entre eux. Le bleu violet de la prune trouve écho sur le col du pichet, le rouge carminé de la pomme s’apprécie sur la base du pot en argent, l’orange s’épanouit sur la bassine d’étain. Le couteau disposé en diagonale, l’alternance des zones d’ombre et de lumière, confèrent à la composition toute sa profondeur.
Source : MuMa Le Havre
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