La Belle Angèle, Paul Gauguin - 1889 |
Musée d'Orsay Paris |
Marie-Angélique Satre, hôtelière à Pont-Aven, passait pour une des plus belles femmes du pays. Vers 1920, elle relate les circonstances dans lesquelles ce portrait fut réalisé : "Gauguin était bien doux et bien misérable […]. Il disait toujours à mon mari qu'il voulait faire mon portrait, si bien qu'un jour, il l'a commencé. […] Mais quand il me l'a montré, je lui ai dit "Quelle horreur !" et qu'il pouvait bien le remporter […]. Gauguin était très triste et il disait, tout désappointé, qu'il n'avait jamais réussi un portrait aussi bien que celui-là". L'incompréhension du modèle face à ce portrait n'est guère surprenante. Gauguin, qui avait décidé de "tout oser", enfreint les usages traditionnels de la perspective et de l'unité spatiale. Selon un procédé emprunté aux estampes japonaises, il découpe le portrait d'Angélique Satre au moyen d'un cercle, sur un fond essentiellement décoratif, et use du cloisonnement des formes en soulignant la silhouette des figures d'un trait plus sombre. |