Napoléon à Fontainebleau, le 31 mars 1814, Hippolyte dit Paul Delaroche - 1840 |
La désastreuse retraite de Russie permet la formation d'une 6e coalition anti-française. Paris est menacée, mais Napoléon intervient trop tard pour l'empêcher de capituler. Il apprend la nouvelle le 30 mars 1814 à 10 h du soir et, comme le raconte Bourienne dans ses Mémoires, il "se dirigea vers Fontainebleau où il arriva à six heures du matin. Il ne fit pas ouvrir les grands appartements et se campa plutôt qu'il ne logea dans le petit appartement qu'il affectionnait. Napoléon s'enferma dans son cabinet et y resta seul pendant la journée du 31 mars". Ce tableau, signé Paul Delaroche en 1840, illustre cet extrait de Bourienne, que l'artiste avait retranscrit sur une feuille préparatoire. On y voit Napoléon Ier, seul, marqué par l'âge et l'embonpoint, le corps avachi sur une chaise dont le pied se prend dans une tenture. A peine descendu de cheval, il n'a pas pris le temps d'enlever ses bottes crottées et sa célèbre redingote. Il vient de jeter son chapeau au sol, son portefeuille sur un canapé et son épée sur un guéridon. Le visage sombre, fatigué, exprime à la fois colère et déception. Défait et trahi par la plupart des siens, il comprend que la chute est proche : le 2 avril, la déchéance de l'Empire est votée et la monarchie rétablie. Le 6, Napoléon abdique en faveur de son fils. Le 20, il est envoyé en exil sur l'Île d'Elbe. Cette œuvre, peinte l'année du retour des cendres de Napoléon, connait un énorme succès en France et à l'étranger, comme en témoignent les nombreuses versions qu'elle suscita. |
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