dimanche 9 novembre 2014

Le bouquetin, touché par un virus, menacé de disparition en Haute-Savoie

Le bouquetin, touché par un virus, menacé de disparition en Haute-Savoie
"Bouquetins du Bargy : abattage total imminent" - "Opération de sauvetage des bouquetins du Bargy : appel à mobilisation" - "L'Etat veut condamner les bouquetins du Bargy" - "Pour les bouquetins, ce mois de novembre sera crucial " - "Brucellose de bouquetin : l'abattage total n'assainira pas le massif du Bargy" ; voilà quelques titres de la presse de ces dernières semaines.

Le bouquetin, espèce emblématique des Alpes, est menacé en Haute-Savoie. "Le préfet de Haute-Savoie, sous couvert de sécurité publique, s'apprêterait à faire tuer la totalité des bouquetins restant sur le massif du Bargy ; y compris les jeunes nés en 2014 et les animaux sains", alertent dans un communiqué France nature environnement, la Ligue protection des oiseaux (LPO), Agir pour la biodiversité, la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (Frapna) et le Club alpin français. Motif : la crainte de la propagation de la brucellose, une maladie infectieuse qui touche les ruminants et les hommes. Une raison contestée par les ONG et plusieurs autorités scientifiques.

Le Conseil national de protection de la nature (CNPN), une institution rattachée au ministère de l'écologie, considère, dans un avis, "que si l’éradication du foyer de brucellose chez le bouquetin des Alpes dans le massif du Bargy s’avère indispensable, elle n’a nullement besoin d’être réalisée dans l’urgence", relate sur son blog Matthieu Stelvio, à la tête du collectif Sauvons les bouquetins et à l'origine d'une pétition contre l'abattage signée par 45.000 personnes. Au final, le CNPN retient la solution d'un abattage partiel des caprinés, à savoir les seuls animaux séropositifs sur une durée de trois ans.
Cette position prudente ne sera pas suivie par l'Etat. Le 1er octobre 2013, après un arbitrage du cabinet du premier ministre, le préfet de Haute-Savoie prend un arrêté préfectoral ordonnant l’abattage de tous les bouquetins de cinq ans et plus dans le massif du Bargy, valable pendant un an. "Le lendemain, le massif était bouclé, 240 hommes étaient déployés sur le terrain et 260 animaux ont été abattus en deux jours", raconte Jean-Pierre Crouzat.

Source : extraits Le Monde septembre 2014

 
 
Jeune bouquetin