dimanche 24 juillet 2016

Jo, la Belle Irlandaise, Gustave Courbet (1819-1877)

Jo, la Belle Irlandaise, Gustave Courbet (1819-1877)
 
 
 
 
 
Jo, la Belle Irlandaise, Gustave Courbet - 1866
 
Gustave Courbet
Gustave Courbet, né le 10 juin 1819 à Ornans, près de Besançon, et mort le 31 décembre 1877 à La Tour-de-Peilz en Suisse, est un peintre et sculpteur français, chef de file du courant réaliste.

Il est principalement connu pour le réalisme de ses œuvres opposées aux critères de l'académisme, comme Un Enterrement à Ornans, qui provoqua le scandale chez ses contemporains.

Anticlérical, ami de Proudhon et proche des anarchistes, il fut l'un des élus de la Commune de Paris de 1871. Accusé d'avoir fait renverser la colonne Vendôme, il est condamné à la faire relever à ses propres frais. Réfugié en Suisse, il meurt avant d'avoir commencé à rembourser.

 
Jo, la Belle Irlandaise

« Parmi les deux mille dames qui sont venues dans mon atelier, plus que la princesse Karoly et Mlle Aubé, j’ai admiré la beauté d’une superbe rousse dont je commence à faire le portrait ». Joanna Hifferman, la maîtresse et le modèle favori de James Whistler, un peintre américain expatrié, est cette belle Irlandaise dont la beauté frappa Courbet.

Lors de son séjour en Normandie en 1865, il est tout de suite impressionné par cette jeune femme qui accompagne Whistler. Il aurait peint le premier portrait de Jo, dont il existe quatre versions, en une seule séance de pose. Le peintre avait l’habitude de peindre plusieurs versions de ses tableaux à succès pour répondre à la demande ou pour en garder un exemplaire. Courbet gardera en effet le portrait sans jamais le vendre.

Si le thème de la femme tenant un miroir n’est pas nouveau chez Courbet, la facture du portrait de Jo s’écarte radicalement de ce thème jusque-là inspiré par l’iconographie rococo. En évitant les traditionnelles représentations allégoriques, Courbet brouille les frontières des genres : Jo scrutant son image dans le miroir est autant une allégorie de la vanité et de la contemplation narcissique qu’un emblème du doute de soi.

Le portrait surprend par sa modernité, son caractère direct et intime qui célèbre la sensualité émanant de la chevelure de la jeune femme et de sa peau transparente.La main qui se glisse entre les boucles accentue le pouvoir sensuel de l’abondante chevelure rousse qui occupe l’espace du tableau.

Dans une lettre à Whistler, Courbet évoque avec nostalgie son séjour à Trouville en compagnie de Jo qui lui servira à nouveau de modèle pour l’un des nus du Sommeil. L’exécution de cette œuvre coïncide avec le départ de Whistler pour le Chili, suscitant des rumeurs sur une possible liaison entre Courbet et son modèle.

Sources : diverses