Le gypaète barbu, seule espèce du genre Gypaetus à être aujourd'hui principalement présente en Asie centrale et Moyen-Orient, mais est aussi en Afrique, et en Europe, dont elle est l'une des quatre espèces de vautours — elle n'existe encore qu'aux Pyrénées, aux Alpes (en cours de réintroduction), au massif Corse, au Massif central et en Crète.
Ce grand vautour — longueur de 1,10 m à 1,50 m ; envergure jusqu'à près de 3 m ; poids de 5 à 7 kg — présente des caractéristiques qui lui sont propres : absence de zones dénudées sur la tête, le cou et la poitrine ; tarses entièrement recouverts de plumes ; ailes étroites et anguleuses et queue cunéiforme.
Le dessous blanchâtre teinté de roux orangé contraste avec le noir de jais du dos, des ailes et de la queue. Cet oiseau est en principe solitaire. Sa silhouette en vol rappelle celle des faucons. Assez bruyant pendant la période de reproduction, il émet des sifflements pénétrants.
Nécrophage, il intervient en dernier sur une carcasse, se nourrissant principalement de moelle et d'os, qu'il avale tels quels pour les plus petits. Il fait se briser les plus gros en les emportant en hauteur et en les laissant tomber sur les rochers, afin de pouvoir en avaler les fragments, suffisamment petits. Il présente ainsi un exemple d’utilisation de proto-outil par un animal.
Il consomme également les tendons et les ligaments d'ongulés sauvages ou domestiques, qu'il ingère grâce à un gosier élastique. Doté de puissants sucs digestifs, il est capable d'utiliser les protéines, graisses et sels minéraux contenus dans cette nourriture dont il est un consommateur sans concurrence réelle. Étant le seul à pouvoir se nourrir de ce qui reste après le passage des autres charognards, notamment les vautours fauves ou les grands corbeaux, il peut patienter très longtemps avant de s'approcher des carcasses. Il contribue ainsi à leur élimination ultime. |