dimanche 10 août 2014

Répétition d'un ballet sur la scène par Edgar Degas

Répétition d'un ballet sur la scène - Edgar Degas
 

Hilaire Germain Edgar de Gas, dit Edgar Degas, né le 19 juillet 1834 à Paris et mort le 27 septembre 1917 à Paris, est un artiste peintre, graveur, sculpteur et photographe.
La plupart des ouvrages consacrés à Edgar Degas, lorsqu’ils désirent le classer dans l’histoire de l’art, le rattachent au grand mouvement de l’impressionnisme, formé en France dans le dernier tiers du XIXe siècle en réaction à la peinture académique de l’époque. Les artistes qui en font partie, tels Claude Monet, Paul Cézanne, Auguste Renoir, Alfred Sisley, Mary Cassatt, Berthe Morisot ou Camille Pissarro, las d’être régulièrement refusés aux Salons officiels, s’étaient constitués en société anonyme afin de montrer leurs œuvres au public.

On résume souvent l’art impressionniste aux effets de lumières en plein air. Ces caractéristiques ne sont toutefois pas applicables à Degas : même s’il est un des principaux animateurs des expositions impressionnistes, il ne trouve sa place dans le mouvement qu’au nom de la liberté de peindre prônée par le groupe. Au plein air il préfère, et de loin, « ce que l’on ne voit plus que dans sa mémoire ». S'adressant à un peintre il dit : « À vous, il faut la vie naturelle, à moi la vie factice. »
Si Degas fait officiellement partie des impressionnistes, il ne les rejoint pas dans leurs traits les plus connus. Sa situation d’exception n’échappe pas aux critiques d’alors, souvent déstabilisées par son avant-gardisme. Plusieurs de ses images ont semé la controverse, et encore aujourd’hui l’œuvre de Degas fait l’objet de nombreux débats auprès des historiens d’art.

Répétition d'un ballet sur la scène

Degas observe la scène en léger surplomb, de côté, le regard se focalisant sur l'espace délimité par la rampe. A la légèreté des ballerines dansant s'opposent les gestes relâchés de celles qui attendent, à gauche.
La mince couche de peinture, devenue encore plus transparente avec le temps, laisse voir à l'oeil nu les repentirs du peintre. Les jambes de certaines danseuses au repos ont été retouchées. Au milieu de jeunes femmes se tenait un maître de ballet vu de dos. Enfin, près de l'homme assis, un autre personnage était affalé sur une chaise.

Cette peinture en grisaille est immédiatement remarquée lors la première exposition impressionniste en 1874. Le peintre Giuseppe De Nittis écrit ainsi à l'un de ses amis : "je me rappelle un dessin qui devait être une répétition de danse [...] et je vous assure qu'il est extrêmement beau : les robes de mousseline sont si diaphanes et les mouvements si véridiques qu'il faut le voir pour s'en faire une idée ; le décrire est impossible". Comme De Nittis, beaucoup de critiques voient dans cette oeuvre un dessin plutôt qu'une peinture. Il faut dire que Degas saisit les nuances les plus délicates en jouant sur les dégradés. Il invente ce ton neutre, laiteux, tandis que l'éclairage brutal fait émerger les tutus blancs lumineux qui rythment la composition.

De toutes les scènes de danse réalisées par Degas, la monochromie de cette toile diffère radicalement des véritables "orgies de couleurs" éclaboussant les oeuvres plus tardives. Elle s'explique sans doute par le fait que Répétition d'un ballet devait servir de modèle à un graveur.

 
 
 
Répétition d'un ballet sur la scène - Edgar Degas (1874)