Le vautour fauve dort en colonie de 30 à 40 individus, à flanc de falaise ou sur une saillie rocheuse. Il quitte le dortoir au matin, à la faveur des premiers courants thermiques ascendants, et y retourne 2 ou 3 heures avant le coucher du soleil en décrivant de grands cercles avant de se poser. Planeur aussi élégant que puissant, il peut s’élever à grande hauteur en battant très peu des ailes. Par temps de grosses pluies ou de brouillard, le vautour fauve reste au dortoir en attendant que la météo s’améliore.
Le vautour fauve se nourrit de cadavres, de préférence de gros animaux : vaches, chevaux, moutons, chèvres, cerfs, dromadaires. A l’occasion, il peut capturer un animal très jeune ou malade. Toute la colonie quitte le dortoir ensemble et se sépare après une certaine distance pour explorer le terrain ; les vautours ne tardent pas à se rassembler dès qu’un cadavre est repéré, quitte à se livrer à des luttes rituelles pour déterminer la hiérarchie du repas. Souvent, un vautour mange beaucoup trop et ne peut plus redécoller ; il doit alors régurgiter une partie de ce qu’il a avalé.
Avant l’accouplement, mâle et femelle prennent leur envol et décrivent en planant de grandes figures circulaires. Les vautours fauves nichent en colonies de 20 à 30 têtes. Le nid est bâti sur une corniche ou dans une anfractuosité peu profonde souvent coiffée d’un surplomb. Le même site peut être repris année après année, le couple restaurant le nid à l’aide de branchages. L’œuf est couvé par les deux adultes. Ceux-ci régurgitent de la viande au nid et laissent le jeune en disposer.
Privés de charogne par l’élevage moderne et persécutés par l’homme, les vautours fauves ont vu leurs effectifs européens s’effondrer durant le XXe siècle. Ils sont aujourd’hui protégés. En Espagne et en Sardaigne, le ravitaillement des vautours est assuré par le WWF. En France, le vautour fauve a été réintroduit dans les Cévennes à partir d’animaux nés en parc zoologique. |