lundi 4 novembre 2013

Le colibri

Avec son long bec droit ou incurvé, sa langue extensible et son aptitude à voler sur place et à reculons, le colibri, encore appelé oiseau-mouche, est spécialisé dans la récolte de grandes quantités de nectar indispensables à son métabolisme.

Représentés par trois cent vingt-huit espèces, les colibris se trouvent en Amérique, de l'Alaska jusqu'en Patagonie, mais la majorité d'entre eux vivent dans les forêts tropicales et équatoriales. Ils présentent tous un plumage irisé aux reflets métalliques, le plus souvent verts ou bleus. Les mâles sont généralement plus colorés que les femelles et peuvent porter une huppe ou une queue plus longue. La majorité des femelles arborent une coloration cryptique (permettant à l'animal de se fondre dans son environnement), discrétion indispensable pour éviter les prédateurs, puisque ce sont elles qui couvent et élèvent les jeunes. Leur taille varie de 6 centimètres avec un poids de 2 grammes pour le colibri d'Helen (Mellisuga helenae) – encore appelé colibri-abeille, le plus petit de tous les oiseaux – à 21 centimètres avec un poids de 20 grammes pour le colibri géant (Patagona gigas), qui vit dans les Andes chiliennes.

Les colibris trouvent dans les insectes – qu'ils capturent en vol ou « récoltent » sur les feuilles ou dans les toiles d'araignée – les protéines nécessaires, mais le nectar des fleurs constitue l'essentiel de leur alimentation. Leur aptitude à voler sur place et surtout à reculons – phénomène propre à ces oiseaux – est notamment due à la grande souplesse de l'articulation de l'humérus qui autorise des mouvements d'ailes rapides dans toutes les directions. Leur long bec fin – droit ou incurvé selon les espèces – et leur langue extensible leur permettent de « récolter » jusqu'à leur propre poids de nectar par jour. Pour économiser leur énergie, les colibris entrent en léthargie la nuit, leur température interne (environ 40°C) s'abaissant alors au niveau de celle de l'air ambiant.

Les espèces tropicales sont sédentaires, celles des régions où les saisons sont plus marquées doivent migrer pour trouver fleurs et insectes. L'ampleur de ces migrations peut surprendre, compte tenu de leur petite taille. Ainsi, le colibri à gorge rubis (Archilocus colubris), qui vit l'été dans l'extrême sud-est du Canada et la moitié est des États-Unis, vient hiverner jusqu'en Amérique centrale, volant ainsi plus de 800 kilomètres au-dessus du golfe du Mexique.