La base Dumont d'Urville est une base scientifique française en Antarctique située sur l'île des Pétrels, en Terre Adélie, dans l'archipel de Pointe Géologie. Elle doit son nom à l'explorateur Jules Dumont d'Urville qui le découvrit en 1840.
La base Dumont d'Urville présente un intérêt important pour la faune, notamment en ce qui concerne les manchots empereurs.
Le manchot empereur, oiseau endémique de l'Antarctique, est le plus grand et le plus lourd de tous les manchots. Les manchots empereurs vivent en colonie en Antarctique. Au milieu de leurs congénères, chaque couple de manchots lutte contre les conditions extrêmes pour perpétuer l'espèce et protéger leur petit des nombreux obstacles et dangers qui les guettent. Chaque année est un cycle qui voit la naissance d'un seul petit manchot par couple, dont beaucoup n'atteindront pas l'âge adulte, voire n'auront pas la chance de naître.
Outre le grand froid, le vent et les tempêtes, ils affrontent des prédateurs tels que le léopard de mer et le pétrel géant. Les parents alternent entre protection de l'œuf puis du petit dans l'intérieur des terres (plus stable et protégé que la banquise) et pêche sur le littoral. Des kilomètres de marche sont alors nécessaires pour utiliser les avantages de ces deux territoires alors que le manchot, bien plus à l'aise dans l'eau, est incapable de voler et se déplace avec difficulté sur le continent. Il s'agit de la seule espèce de manchot qui se reproduit au cours de l'hiver antarctique. Il réalise alors un long périple de 50 à 120 km sur la glace pour former des colonies pouvant comprendre des milliers d'individus.
Deux nouvelles colonies de manchots empereurs ont été repérées et visitées en 2012 par deux scientifiques français André Ancel et Yvon Le Maho (CNRS-université de Strasbourg) lors d'une rotation de l'Astrolabe, le navire de l'Institut Paul Émile Victor, entre la Tasmanie et la base française Dumont d'Urville en Antarctique. Composées de plus de 6.000 poussins, les manchots sont installés sur de la glace de mer à plus de 250 kilomètres à l'est de la base française Dumont d'Urville. Le nombre de couples est estimé à près de 8.500.
Une équipe de chercheurs anglo-saxons conduite par Peter Fretwell, de l'agence britannique en Antarctique, avait confirmé l'existence d'une colonie dans cette région grâce aux images satellites à haute définition. Leur étude publiée en avril 2012 dans la revue Plos One soulignait qu'il doit y avoir près de 600.000 manchots empereurs en Antarctique, soit beaucoup plus que les 350.000 supposés jusqu'alors.
C'est aussi dans cette base qu'a travaillé l'équipe du film La Marche de l'empereur, sorti en 2005.
|
