Alfred Sisley (1839-1899) est un peintre britannique du mouvement Impressionniste. Il fait la connaissance de Marie Lescouezec, jeune parisienne originaire de Toul, dans la Meurthe, qu'il épouse en 1866. Grâce à la fortune de son père, il peut se consacrer à son art sereinement, n'ayant pas de problèmes financiers. Installé avec son épouse à Paris, il partage son temps entre le travail à l’atelier, les réunions informelles au café Guerbois, présidées par Édouard Manet, chef de file de la jeune génération de peintres, et où se retrouvaient des critiques ou des journalistes comme Louis Edmond Duranty, ou encore Émile Zola.
Mais cette vie parisienne palpitante et source d’émulation, que Zola décrira très bien dans son roman L'Œuvre, inspirée volontairement de la vie des impressionnistes, Sisley la ponctuait inévitablement de séjours à la campagne, prétexte pour une peinture en plein air, dans les environs proches de Paris.
Sisley accepte sa première exposition personnelle en 1881 à la Vie Moderne avec 14 tableaux, et une autre en 1883 dans la galerie de Durand-Ruel après celles successives de Monet, Renoir et Pissarro. Mais le succès n’est pas au rendez-vous et les envois de Durand-Ruel de ses œuvres à Londres, Boston, Berlin ou Rotterdam ne sont guère plus fructueux. En 1882 se tient la septième exposition impressionniste, avec la reformation exceptionnelle du groupe impressionniste initial (Monet, Renoir, Sisley, Pissarro...). Mais cette réunion des peintres est la dernière. En effet la dernière et huitième exposition impressionniste a lieu sans la présence de Sisley, Monet, Renoir et Cézanne.
En 1890 Sisley est admis comme membre associé de la Société nationale des Beaux-Arts. Cette entrée lui assure alors une certaine pérennité puisqu’il y montrera ses œuvres tous les ans jusqu'à la fin de sa vie à l’exception de 1895 et 1896. Le 8 octobre 1898, il a la douleur de perdre sa femme, alors que dans le même temps sa santé se dégrade de plus en plus et meurt en 1899 d’un cancer.
Sisley est aujourd’hui considéré comme l’impressionniste même : l’essentiel de son inspiration c’est le paysage. Les personnages dans ses peintures ne sont que des silhouettes ; en outre les portraits de ses proches (femme et enfants) et les quelques natures mortes sont rares. Selon Gustave Geffroy, l’un des ses premiers historiographes, Sisley vouait en effet un amour instinctif au paysage. Sisley choisit inlassablement pour sujet de ses toiles le ciel et l’eau animés par les reflets changeants de la lumière dans ses paysages des environs de Paris, la région de Louveciennes et de Marly-le-Roi.
Se montrant sensible à l’écoulement des saisons, il aimait à traduire le printemps avec les vergers en fleurs ; mais ce fut la campagne hivernale et enneigée qui attira particulièrement Sisley dont le tempérament réservé préférait le mystère et le silence à l’éclat des paysages ensoleillés de Renoir. |