L’Abbaye d'Admont est un monastère bénédictin fondé en 1074 et situé au centre de l'Autriche près des monts de Styrie dans les Alpes autrichiennes. L'abbaye fait partie de la congrégation bénédictine d'Autriche.
C'est le lieu où est hébergée la plus grande bibliothèque monastique du monde, initiée au milieu du XVIIIe siècle et terminée en 1776.
La particularité de ce lieu de prière est la somptueuse bibliothèque rococo achevée en 1776, entièrement rénovée durant quatre ans, pour un coût de six millions d'euros. Elle a été rouverte au public en août 2008. Elle abrite une importante collection de manuscrits et d'incunables.
Dès la fin XIe siècle, les moines d'Admont, qui obéissent à la Règle de saint Benoît « ora lege et labora » collectionnent les manuscrits religieux. L'abbaye dispose d'un atelier de copistes jusqu'à l'invention de l'imprimerie. La bibliothèque aux dimensions gigantesques de 13 mètres de haut, 79 mètres de long et 14 mètres de large, est surmontée de sept coupoles décorées de fresques en trompe-l'œil de Bartolomeo Altomonte (1701-1783). Le sol de marbre en damier est parsemé de sculptures figurant les Quatre Dernières choses que sont La Mort, Le Jugement dernier, le Paradis et l'Enfer.
Elle rassemble environ 180.000 ouvrages dont 1.400 manuscrits et 530 incunables dont des œuvres rares comme l'édition originale de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert (1758) ou la Bible de Martin Luther. En plus des traditionnels ouvrages de théologie et de droits canons, le fonds comprend une impressionnante collection d'ouvrages consacrés aux sciences et à l'histoire. La bibliothèque a été aussi associée à l'une des pages les plus sombres de l'histoire car les nazis avaient réquisitionné plus de 2.000 ouvrages médicaux pour des expériences sur des cobayes humains dans les camps de concentration de Dachau. Ces livres ont été récupérés à la fin de la guerre.
La bibliothèque a été « miraculeusement » épargnée par un incendie qui ravagea le reste du monastère en 1865. Son bâti et ses fresques ont ensuite été fragilisés par des travaux menés dans les sous-sols par les nazis. Les rayons ultraviolets entrant par les quarante-huit fenêtres de la bibliothèque avaient fini également par détériorer les ouvrages. |